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Août 2018
Article rédigé par Romain Rousval – Périclès Consulting
Périclès Group vous présente sa première série de l’été : Les brèves de l’Asset Management, la chronique pour en savoir plus ou se rappeler des faits marquants de la gestion collective.
Des premiers produits d’épargne collective à la naissance des leaders mondiaux et l’internationalisation de la collecte, en passant par les gérants stars et les scandales financiers, nous vous donnons rendez-vous chaque semaine sur LinkedIn et sur notre site internet pour une petite histoire sur l’Asset Management.
Bonne lecture !
L’histoire du hedge fund LTCM a marqué la fin du XX° siècle, sa quasi-faillite ayant eu de graves répercussions sur l’ensemble des marchés financiers.
À l’origine de ce fonds se trouve un homme, John Meriwether. Ce trader adulé par tout Wall Street dirigeait avec brio le trading sur taux pour la Salomon Brothers. Il fut contraint de démissionner suite à un scandale provoqué par un de ses collaborateurs en 1991.
Après 2 années d’inactivité, il décide de revenir sur le devant de la scène en lançant son propre fonds d’arbitrage. Pour ce faire, il s’entoure des meilleurs traders de la place (en grande partie recrutés dans son ancienne équipe), mais aussi du vice-président de la Fed et de 2 brillants économistes (d’ailleurs futurs prix Nobel) Scholes et Merton. Merrill Lynch est mandaté pour lever des fonds. Malgré des conditions d’entrée particulièrement strictes (10M$ d’investissement minimum, 2% de flat fees + 25% de la performance et des capitaux bloqués durant 3 ans) les investisseurs affluent, que ce soit des personnalités fortunées ou des banques du monde entier (citons par exemple UBS ou la Chase, mais aussi les Banques d’Italie et de Chine).
Le fonds débute avec 1,25 milliards de dollars et les performances sont au-delà des espérances, +20% en 1994, puis 43%, 41% et 17% les années suivantes jusqu’en 1997. Le fonds prospère et ses actifs augmentent considérablement.
La stratégie du fonds est basée sur des algorithmes mathématiques permettant de faire des arbitrages sur des taux d’intérêt. Les gains sont très faibles sur chaque trade, mais le levier est énorme. L’approche quantitative utilisée semblait imparable jusqu’à l’arrivée de la crise asiatique et surtout la défaillance de la Russie en août 98. Les pertes sont considérables et le fonds se retrouve pris à la gorge. Les positions prises sur les marchés sont telles que la FED n’a d’autre choix que d’intervenir en faisant appel aux banques de Wall Street pour sauver le fonds. En comptant les capitaux engagés dans le plan de sauvetage, l’argent des investisseurs et les prêts impossibles à recouvrir par les banques, le choc généré par une poignée d’individus est estimé à plus de 100 milliards de dollars.
A suivre – Episode 13 : Soros 1 – BOE 0
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